Dans un bel écrin de verdure Se sont cachés de purs diamants Humble théâtre en pierres dures Pour cet écho si palpitant.
Quand les roseaux battent la mesure C’est le temps et les contre-temps Une belle joue avec les murs Qui lui répondent en l’écoutant.
Petits murmures pétillants Ou une fanfare en mesure Sous les ogives d’un art Roman L’alto se croise à leur cambrure.
La clé de voûte tient l’ouverture D’un accord souple sous le vent La clé de sol trouve serrure Afin d’ouvrir un rêve d’enfant. Résonnent alors des sons d’argent Sur le calcaire et dans l’azur Quand répond l’éclat en chantant De cette pierre en robe de bure.
Les pierres de taille sont des parements Quand sonne l’instrument en parure L’abbaye s’émancipe et prend Le passant avec ses blessures.
Mais noire ou blanche, la note étend Sa résonnance en clair-obscur Sur l’or des pierres, c’est le serment De les conjuguer au futur.
Poème de Marina Sai, sage-femme, poétesse et conteuse.